Jean Giraud, s'engage le 25
Juin 1936 jour de ses 18 ans, pour entamer une carrière
militaire.
A la Mobilisation de septembre 1939 il est affecté au 156e
RIF qui dés le 4 septembre pénètre en territoire
allemand et occupe une partie de la Sarre.
Après l'hiver 1939- 40, il est affecté à
la 41e demi-brigade de chasseurs à pied dans la région
de Maxstadt et le 22 mai 1940, vers 6 heures du matin l'ennemi
déclenche l'offensive.
Dans l'après midi du 22 juin, c'est la fin, ils sont encerclés
" il faut accepter la capitulation".
Arrivé au stalag XIII A sous le numéro 78.658, Jean
GIRAUD passe au stalag IX à Ziegenheim, où la surveillance
est étroite.
Pendant ce temps, son épouse
en Lorraine ne l'oublie pas, bien au contraire !!! Alors qu'elle
lui expédie un colis, un fonctionnaire lui indique le nom
de la localité destinatrice : Ziegenheim. En octobre 1941,
après 24 heures de voyage, elle arrive a Ziegenheim et
trouve une chambre chez l'habitant ( Etant lorraine elle parle
l'allemand couramment). En se rendant aux abords du camps, elle
rencontre un soldat qui lui apprend qu'il n'est plus au camp mais
parti en kommando de travail à Wolfhagen kreis kassel.
Elle part donc le lendemain et y arrive le 20 octobre. Elle loue
aussitôt une chambre et repère le cantonnement des
prisonniers français. Sans hésiter elle se présente
au planton de garde qui l'introduit chez l'officier chef du kommando.
Il l'écoute mais ne lui permet pas les visites, seulement
la remise d'un colis et il lui dévoile l'heure à
laquelle les prisonniers vont au travail. Le lendemain matin,
vers 7 heures n'écoutant que son courage elle réussit
à s'approcher de lui.
En mars 42 il est affecté au kommando disciplinaire 997
à Wrexen , c'est dans ce nouveau décor qu'il fait
la connaissance de l'adjudant Germain BOMAIN et du sergent Marcel
LOUIS.
Parmi eux un gardien, pas comme
les autres, renforce leur désir d'évasion et Jean
GIRAUD lui demande de faire parvenir une lettre à son épouse,
il accepte et l'envoie par la poste civile. Il transmettra de
nombreux courriers. Germain BOMAIN parvient a gagner la confiance
de la cantinière qui accepte d'héberger madame GIRAUD.
Germain BOMAIN et Marcel LOUIS lui communiquent avec leur famille
et donnent des instructions pour leur faire parvenir des costumes
civils, des chaussures, des chapeaux. Tous ces échanges
prennent beaucoup de temps, cinq mois d'attente à préparer
l'ultime tentative.
NDLR : ceci rappelle
les évasions d'officiers en 14-18.
Jour J : Présents à l'appel du soir et profitant d'une baisse de la vigilance des gardiens, ils arrivent à sortir du camp et à rejoindre madame GIRAUD à la gare. Après un voyage plus que stressant les voici à Hagondange où ils sont hébergés chez les parents de madame Giraud. Le 16 Octobre les voici à Paris ou ils se séparent.
Jean GIRAUD arrive chez sa
mère à Niort et y reste jusqu'au mois de décembre,
quand BOMAIN l'invite à le rejoindre à Monferran-
Plavès, où le CFP lui a confié la mission
de former une compagnie de destruction et de sabotage avec deux
sections pour débuter, BOMAIN prend GIRAUD comme adjoint
et le charge du recrutement sur le secteur de Simorre. En Mars
1944 la compagnie BOMAIN est constitué. Elle comprend :
La section LARRAT (Dr Louis)
La section RIVAL (Yves)
La section GIRAUD (Hector)
Durant les mois de Mars, avril, mai, les parachutages se multiplient,
mais le 9 mai les volets de la maison sont forcés, les
vitres volent en éclats, des miliciens armés investissent
les lieux, ils savent a peu prés ou se trouve les containers
cachés au Berros. C'est un coup monté. Sous bonne
escorte BOMAIN et GIRAUD sont amenés vers le terrain du
Berros, les miliciens découvrent des containers mais pas
ceux du bois attenant, le chef CERONI les fera enlever le lendemain.
Ils sont emmenés à Auch au siège de la Milice.
Les interrogatoires se succèdent plus douloureux les uns
que les autres, les coups pleuvent " je ne vois plus, j'ai
mal, je suis fatigué, je saigne, je ne suis que douleur"
, Celestin et Chaînette (POMMIES) reviennent sans cesse
dans les questions.
Le 6 juin 1944 !!!! pendant un transport vers la citadelle, ils
réussissent à prendre le large pour la deuxième
fois. Ils rejoignent le maquis de Saint-Martin-Saint-Pé.
Dans les premiers jours de juillet, la compagnie progresse en
direction de Caixon, mais les allemands sont proches, les tirs
nourris. Le jeune Guy MONTAIGUT est touché aux jambes et
au ventre, impossible d'aller le secourir. Roland VILLENEUVE également
blessé par une balle, qui lui a traversé les deux
cuisses, trébuche devant GIRAUD qui réussit à
le saisir et l'entraîne dans des buissons. Avec l'aide de
BERGER, il transporte, sur son dos VILLENEUVE qui souffre atrocement
et le dépose dans la ferme de la famille Jean CAMBOUÉ,
au nord de Montaner, qui vont le soigner, il y restera cinq jours.
Ses deux amis vont pouvoir prendre un peu de repos jusqu'au lendemain
après avoir été généreusement
ravitaillés. Le chef REBOUL, avant de quitter la région
de Caixon, récupère le jeune VILLENEUVE dans sa
voiture et l'emmène avec lui à sa demande au futur
cantonnement. Notre blessé sera sur pied pour les combats
de la libération. Et comme le canard de Lamoureux :
il est toujours vivant ! !
Début Juillet le bataillon fait route vers Bagnères
de Bigorre. Les 19, 20 et 21 août, sur le plateau de Lannemezan,
Le bataillon REBOUL ramené à l'effectif d'une compagnie
celle de Pierre GADRAS attaque la garnison de Tarbes, dans le
même temps Auch est libérée.
Le 10 septembre Jean GIRAUD apprend la mort de son amis Germain
BOMAIN tombé la veille à Fontaine la Mère.
Jean GIRAUD sera blessé, à coté du colonel
de Rougemont, deux éclats d'obus lui ont fendu le genou,
il reste environ 6 heures dans les ruines de la ferme avant d'être
amené à l'hôpital de campagne de Vesoul. Après
4 mois d'immobilité, il rejoint sont unité sur les
bords du Rhin au PC du 49ème RI et il fera la campagne
d'Allemagne jusqu'à Stuttgart.
Le 7 septembre 1945, Jean GIRAUD défilera, à Berlin,
à la tête de sa section, pour le défilé
interallié de la victoire finale.
Le 16 Mars 1946, Jean GIRAUD est affecté au 7 e RTA à Mayence. Puis en septembre 1949 il part pour 29 mois en Indochine, puis au Maroc et enfin en Algérie, il quitte l'armée le 1er octobre 1967 après 30 années de service dont huit avec le grade de Capitaine.
Au cours de cette carrière
au service de la France, les titres suivant lui ont été
décernés :
- Chevalier de la légion d'honneur
- Croix de guerre 39-45 avec palme, étoile d'argent, étoile
de bronze
- Croix de la valeur militaire avec étoile de bronze
- Croix du combattant volontaire
- Croix du combattant volontaire de la résistance
- Médaille des évadés
- Médaille coloniale agrafe "Extrême-orient"
Toute les informations de ce récit sont tirés du livre "LE REFUS" de Jean GIRAUD, qui nous ont été transmises par son petit fils : Bruno Gomis.